lundi 9 janvier 2012

UN HOMME DANS LE MATCH

COUPE DE FRANCE – Retour sur la qualification dans la peau de Quentin Bernard, latéral gauche des Chamois Niortais. Le jeune joueur de 22 ans a débuté sa carrière sous les couleurs de l’ES Buxerolles tout en passant par le SO Châtellerault. Rien n’est impossible dans notre sport grâce à cette coupe, le voilà en 16e de finale de la plus belle des compétitions !

Quentin Bernard, lateral gauche des chamois niortais

Il est un homme heureux ce dimanche matin au réveil. La raison est simple. Il vient d’éliminer avec son équipe des Deux-Sèvres une formation de Ligue 1  en 32e de finale de Coupe de France. Vivre un rêve éveillé lors du rendez-vous le plus attendu de la saison du football amateur… que demander de plus ?! Quentin ne pensait pas en arriver là lorsqu’il chaussait ses premiers crampons avec un maillot de l’ES Buxerolles jusqu’à ses 13 ans avant de rejoindre le SOC. Depuis ses 16 printemps, il joue ainsi pour le compte des Chamois, LE club de la région il faut avouer depuis des années.
L’adversaire désigné de la soirée est breton. Pas le mieux classé mais pas mal non plus. L’illustre Stade Brestois avec une figure de proue tel Nolan Roux que le coach breton préfèrera laisser sur le banc au départ… Alex Dupont doit encore s’en mordre les doigts ! Sa rotation d’effectif comprend également son portier Elana qui cède sa cage à l’ancien Lyonnais Hartock, un gardien qui échappera le cuir glissant sous ses bras lors du break niortais. Rien n’arrive par hasard ou presque ! Les travées de l’ex-Venise Verte sont quasi-pleines avec près de 10 000 spectateurs. On se demande encore pourquoi les guichets n’étaient pas fermés. Les Chamois caracolent en effet en tête du championnat National mais restaient deux rangs inférieurs aux Bretons. On a donc suivi tout particulièrement un élément : Quentin Bernard.
Sa position de défenseur latéral gauche à ce niveau ne se limite évidemment pas à un marquage individuel dans son camp. En fait, c’est tout sauf ça ! Au départ peu sollicité sur les premiers ballons, Quentin reste “en place” face à son vis-à-vis à portée de vue, Larsen Traoré le no 10 brestois. Il réussit sa première interception après cinq minutes de jeu, difficile de le rater avec ses chaussures jaune fluo ! A la réception d’un ballon monté aux avant-postes, il tente une déviation alors qu’il se trouvait étrangement libre (7e). Pas son boulot habituel à Quentin. Peu importe, le n° 5 niortais est concentré sur son affaire. On attend de lui des tâches défensives. Dans le stade, les fans sont bien présents avec Unicamox 79, le Niort FC Fans et la Jeune Garde niortaise. Et Quentin évolue assez haut, collé à la ligne de touche. Afin d’étirer au maximum le bloc brestois quand les siens possèdent le ballon. Aussi pour demander le cuir plus facilement et ouvrir son champ de jeu. Non sans avoir un oeil sur son couloir et Touré…
Il participe à la construction du jeu et à faire tourner la balle puisque Niort domine les débats. Il a le loisir de franchir la ligne médiane sans gêne. Et ne s’en prive pas ! Quentin place même une tête après le coup-franc de Roye (17e). Il se tiendra le crâne à deux mains… Monté sur coups de pied arrêtés ou à la touche près de la ligne de but brestoise, il se démène partout (22e). Il doit ensuite “serrer” Touré mais doit s’incliner sur un tour de passe-passe du “pro” (32e). Quentin est aussi là pour défendre dans la surface locale. La plupart du temps, il n’est pas plus loin de la ligne de touche que de quelques centimètres. Il sera justement servi pour déborder mais manquera son centre à la limite (34e). Quelques instants plus tard, son adversaire direct Traoré subira un avertissement. Le monde à l’envers et symbolique de l’ascendant niortais dans la partie. Dans la foulée, les Chamois ouvrent le score ! Normal… La déviation réflexe de Diaw trompe Hartock. Le pro au tapis avant la pause ! Le public en profite pour chambrer les Bretons à la rue. Quentin peut accompagner du regard une balle qui sort en 6 mètres (42e). A la mi-temps, Brest est en passe de subir le même sort que St-Maixent, Royan, Tarbes et Bayonne.
A la reprise, la bruine est de retour, un temps breton hein… Niort s’en fout, il ne souffre pas de la comparaison des deux divisions d’écart. Brest n’a pas honte. Brest va sombrer. Alex Dupont a beau se lever de son banc, son équipe est aux abois. Pas inspirée, passive… Roye double donc la mise ! On peut entendre des “qui ne saute pas n’est pas niortais!”, chaque (rare) tentative brestoise est ovationnée, se terminant sans danger pour Landais. Quentin en prend les yeux et les oreilles du côté de la tribune d’honneur désormais. Il se cantonne à présent à son rôle sérieux de défenseur. L’essentiel est de préserver le double avantage ! Il se permet le luxe de monter encore et de réaliser une talonnade géniale sur la ligne de but brestoise pour servir parfaitement Roye (56e). Brest n’y voit que du feu. Incroyable ! Dupont peut appeler sa “star” encore à l’échauffement, il est trop tard. Niort ne lâchera rien ! Et puis quoi encore…
Quentin sait enfin mettre le pied quand il faut (62e), sans faire faute cela va de soit. Pourquoi offrir un coup-franc inutile ? Et une chance de réduction du score aux pros bretons. Pas moyen ! Il remet également une balle de la tête à son gardien sans pression (63e). Il est encore devant sur un corner niortais et dispute le ballon aux 16m (67e). L’affaire est pliée. Il peut observer l’entrée en jeu d’un autre Poitevin en la personne de Simon Hebras pour le dernier quart d’heure. L’attaquant niortais fera l’essuie-glaces pour gêner la première relance de Brest. Les ultimes rushs des Bretons ne sont pas convertis. Les Niortais chantent en tribunes, les 50 fans bretons peuvent ressortir leur banderole “le père Noel est une ordure”. On a bien rigolé à René-Gaillard, on a vibré et on a pris du plaisir mais on n’a pas tremblé devant le pro !




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